distillation d'eau de mer et rendement

Bonjour
Je trouve votre reportage en Mauritanie très intéressant. Par contre, il m'amène à me poser un certain nombre de questions dont je voudrais vous faire part.
Sauf erreur de ma part, l' al-ambiq a été inventé par les adeptes de l' al-chimie. L'origine arabe de ces mots laisse à tous les Mauritaniens le droit de se dire propriétaire d'un patrimoine culturel où la science de la distillation a sa place.
Cet aspect culturel me semble important parce que je suis convaincu que les Mauritaniens ont les moyens de mettre au point et de construire, eux-même, un distillateur d'eau de mer pour répondre à tous les besoins en eau douce de leur pays. Et s'ils ne le font pas, c'est pour une raison culturelle qu'il faudra bien aborder un jour.
Le principe de la distillation consiste en un évaporateur, appelé point chaud, et un condenseur, appelé point froid.
Avec tout le respect que je dois à vos efforts, je crains que le modèle choisi ne dépasse pas un rendement de 6l par jour et par m2, parce que le point chaud et le point froid n'étant pas séparés, l'évaporateur est toujours à saturation.
Si le soleil est intéressant pour évaporer l'eau de mer, il n'est pas le seul facteur d'évaporation. Toutes les personnes qui ont eu l'occasion de mettre du linge à sécher, savent qu'il n'est pas indispensable d'éléver la température pour évaporer l'eau. Une dépression suffit. En envoyant la vapeur d'eau vers un condenseur séparé, on devrait améliorer l'efficacité parce que chaque fois qu'une quantité de vapeur quitte l'évaporateur, il se forme une dépression qui permet à nouveau l'évaporation. Il est possible de brancher un tuyau (pvc ou métal) sur le distillateur actuel pour expulser la vapeur. On peut même, si on est riche, mettre en place un ventilateur qui va augmenter l'effet dépression.
Pour créer un point froid, on a le choix entre :
-utiliser les remontées d'eau froide abyssale dit upwelling, qui assurent aux Imraguens une pêche abondante. La mise au point de cette technique dépasse peut-être nos moyens.
- utiliser la fraîcheur de la nuit. Dans ce cas, il faut construire un grand bassin d'eau ( l'eau de mer peut convenir), l'isoler de la chaleur solaire en l'enterrant d'une manière ou d'une autre ( une ONG développe sur le Mali la technique de la voûte nubienne, encore un patrimoine culturel africain !). Un radiateur extérieur couplé avec un thermosiphon devrait permettre de créer un cycle de refroidissement nocturne dès que la température extérieure est plus basse que l'eau du bassin.
-utiliser l'effet évaporation. L'évaporation est une opération physique qui transforme un liquide en gaz, et nécessite un apport de calories qui seront restituées au moment de la condensation. On peut envelopper le tube en pvc ou en métal (qui extrait la vapeur d'eau de l'évaporateur), avec une toile grossière (jute ou coton mais pas synthétique), et on maintient cette toile constamment humide ( avec de l'eau de mer, bien sûr !). Si ce tuyau est placé au soleil, il se crée une évaporation qui va refroidir l'intérieur du tuyau, où la vapeur d'eau distillée va se condensée.
L'investissement supplémentaire est minime et le rendement pourrait être beaucoup plus important.